À la Une: des soulagements et des doutes après l’accord à la COP28
C’est officiel : les participants au sommet sur le climat de Dubaï se sont mis d’accord pour opérer une transition vers la sortie des énergies fossiles… et malgré « d’énormes faiblesses (…) Dubaï est effectivement un tournant », se réjouit Le Soir.
Car pour la première fois, il est clairement question de tourner le dos aux énergies fossiles, coupables clairement désignées du changement climatique. Sauf que la porte de sortie semble encore bien loin : « vers 2030, précise La Repubblica, selon l’agence internationale de l’énergie, on s’attend à un pic des combustibles fossiles » comprendre, un pic de la demande, avant un potentiel déclin.
Ces énergies ont donc encore de beaux jours devant elles, alors que chaque année qui passe est cruciale – preuve en sont les catastrophes climatiques chaque année plus nombreuses. Et il n’y aura de possibles changements, pointe La Repubblica, « que si les grands pays émetteurs qu’ils peuvent simultanément accroître les énergies renouvelables, et réduire leur dépendance au pétrole, au gaz, et au charbon. » Et pour l’instant, difficile de dire quand ce sera possible…
Le rôle de l’économie
Le Temps ( ) prévient d’emblée : « après avoir eu le regard rivé sur Dubaï, c’est Wall Street qu’il faut désormais scruter. » Car ce sera bien aux financiers, aux consommateurs, bref aux acteurs économiques, de mettre en musique la partition signée à Dubaï. « Il faudra plus qu’une ‘standing ovation’ » pour sortir d’un système dont dépend la planète depuis des décennies, d’autant que, rappelle le quotidien, « la Chine est loin de fonctionner à plein régime » et que « l’appétit énergétique de l’Inde et d’autres pays en développement ne fait que croître. »
De nombreuses lacunes
Il y a du nouveau, mais surtout, beaucoup de précautions de langage, et énormément de flou, pointe Le Soir : « pour cette transition, il n’y a pas de plan, pas de détails, pas de date, pas d’obligation, pas de formule claire. »
Le Guardian, fidèle à l’humour pince-sans-rire britannique, dénonce quant à lui un texte « qui a plus de trous qu’un bloc de gruyère. » Au bout du doigt accusateur du site : l’accord « ne reconnaît pas la responsabilité historique, ni la redistribution, ni la refonte d’un système financier de dette, d’impôts et de commerce qui a été truqué pour maintenir, siffle le journal, les pays en développement enfermés dans l’exploitation des ressources », au profit des pays les plus riches.
Finalement, conclut Le Soir dans une autre analyse, et même si « quelque chose a changé à Dubaï », cela reste « plus sur le plan du symbole que de la réalité. » Alors, échaudé par les expériences précédentes, le titre craint que ce sommet ne soit en réalité « fait du même bois que les autres grands accords de l’ONU sur le climat : des avancées notables, mais une ambigüité (…) qui permet un consensus » sans offrir la moindre certitude.
Joe Biden peut-être sur la sellette
Le Congrès a approuvé hier, mercredi, l’ouverture d’une enquête en destitution contre le président américain, en raison des affaires douteuses à l’étranger de son fils, Hunter Biden.
Cette procédure en destitution est la 4ᵉ en vingt-cinq ans, alors le Boston Globe s’interroge : « le Congrès serait-il coincé dans un cercle vicieux d’ ‘impeachment’ ? » D’après des analystes interrogés par le titre, « cette dernière procédure pourrait accélérer la marche vers une forme de boucle fatale », dans laquelle la menace d’impeachment « serait régulièrement utilisée comme un gourdin lorsque des partis opposés détiennent la Chambre des représentants et la présidence. » D’autant que cette enquête intervient dans un contexte particulier, « alors que le rythme des censures au Congrès s’est, lui aussi, accéléré. »
Peu d’éléments de preuve
De quoi faire soupirer le New York Times : les Républicains poursuivent leur projet « même si un an d’examen minutieux du président et de sa famille n’a révélé aucune preuve de crimes ou de délits graves. » C’est d’ailleurs pour cette raison que le parti majoritaire à la chambre des représentants a mis tant de temps à se décider, car, croit savoir le journal, « de nombreux Républicains modérés avaient leurs réserves. » Mais ils ont fini par céder aux pressions de l’extrême-droite – à la fois comme « mesure de rétorsion après les deux procédures en destitution contre Donald Trump », selon le Washington Post, mais aussi, écrit Newsweek, dans une tentative de détourner l’attention de leur « échec à améliorer des problèmes dont se soucient les américains : l’économie, le prix des médicaments, l’environnement… »
Quoi qu’il en soit, conclut le site, non seulement « ce n’est pas sérieux », c’est aussi et surtout « dangereux. »
Source: Rfi