Lutte contre le trafic du bois en Guinée : la ville de Mamou au cœur d’une importante opération de la BAC Environnementale !

La Brigade Nationale de lutte contre la criminalité sur la flore et la faune sauvage, en abrégé « BAC Environnementale » continue ses coups de filets sur le trafic illégal de bois. Cette fois, c’est dans la Préfecture de Mamou qu’une grande quantité de bois provenant de diverses espèces a été saisie dans cette ville carrefour, un suspect a été interpellé et d’autres sont recherchés.  

Pour rappel, le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational qui occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde après celui de la drogue, des êtres humains et le blanchiment d’argent. Il amasse des bénéfices illicites au profit des réseaux criminels impliqués, d’environ 23 milliards de dollars US chaque année et implique dans certaines régions d’Afrique, des groupes armés terroristes, ce qui constitue une menace pour la sécurité, la stabilité et l’économie, constituant une préoccupation mondiale de nos jours.

Après les opérations de Kindia, les éléments de la Brigade œuvrant sous la coupole du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) ont jeté leur dévolu cette fois-ci dans la préfecture de Mamou au mois de mai. Au cours de la patrouille, une saisie de 8 722 pièces provenant de diverses essences de bois illégalement stockés dans des endroits différents a été faite suivie de l’interpellation d’un suspect mis aux arrêts. Il a été entendu sur procès-verbal par un officier de la police judiciaire (OPJ) de la Brigade et déféré par la suite auprès du Parquet du Tribunal de Première Instance (TPI) de Mamou. Une information judiciaire est en cours et le prévenu a été mis sous contrôle judiciaire.

Plusieurs infractions pèsent contre lui, notamment la coupe sans agrément valide délivré par l’administration pour l’habiliter à couper du bois, coupe sans permis, transport illégal de bois, utilisation de points de stockage non autorisés (dépôt illégal) et commercialisation illégale de bois. Des faits  prévus et punis par les articles 171, 172 et 173 du code forestier de la République de Guinée.

Durant ces dernières années, les Préfectures de Kindia et de Mamou sont devenues une des zones de prédilection des trafiquants de bois qui amassent d’énormes profits illégaux et sont bien organisés avec des ramifications en Sierra Leone et même au sein des structures de contrôle de l’administration. Pour les auteurs de ce trafic de bois, l’appât du gain est plus fort que tout et tous les moyens sont bons pour persévérer dans le pillage des ressources naturelles.

Il reste évident que ces crimes sur le patrimoine forestier national mettent en péril les efforts du Gouvernement et ses Partenaires Techniques et Financiers.

Il est pourtant indispensable de redoubler d’efforts et mettre hors d’état de nuire ces activités criminelles qui détruisent les forêts guinéennes et la faune sauvage qu’elles abritent. La Justice a un rôle déterminant à jouer.

Face à l’ampleur du trafic de bois sur le territoire, l’autorité en charge de l’environnement vient de prendre des mesures radicales. En effet, dans la grande édition du journal télévisé du 03 juin 2024, le communiqué No.001/2024/ MEDD pris par la Ministre de l’Environnement Djami Diallo a été lu. Ce dernier suspend la coupe, le transport et l’importation du bois sur toute l’étendue du territoire guinéen. En invoquant les dispositions du code forestier et de ses textes d’application, la Ministre a indiqué que toute violation de cette mesure de suspension serait sanctionnée conformément au droit applicable en vigueur en Guinée.

« A la suite du constat de la coupe anarchique du bois sur le territoire national, entreprise par des exploitants artisanaux ne possédant pas de documents administratifs requis dans le cadre de l’exercice de l’activité d’exploitation du bois, dans l’objectif de protéger le couvert végétal particulièrement les têtes de sources, les cours d’eaux ainsi que les forêts, les activités de coupe, de transport et d’importation du bois sont suspendues sur toute l’étendue du territoire national à compter du 05 juin 2024 jusqu’à nouvel ordre. L’autorisation de reprise des activités fera l’objet d’un autre communiqué du Ministère de l’Environnement et du développement durable », mentionne ledit communiqué.  

L’enjeu environnemental est capital, notamment en termes de lutte contre le réchauffement climatique, la désertification et la perte de la biodiversité. En effet, il n’échappe à personne que partout en Guinée, les températures sont de plus en plus hautes puisque la coupe illégale de bois est intense partout sur le territoire national et la population en souffre déjà de trop.

Affaire à suivre !

Division de la Communication de la Brigade Nationale

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