Prolongation du moratoire : une nécessité pour un dialogue Inclusif en Guinée !

Il reste environ une vingtaine de jours avant l’expiration du moratoire de trois mois accordé aux partis politiques guinéens pour se conformer aux exigences légales, sous peine de suspension ou de retrait de leur agrément. En l’absence, notamment, de la tenue de congrès pour renouveler leurs instances — une exigence clé du ministère en charge des Libertés publiques —, il serait peu probable que les principaux partis politiques, tels que le RPG/Arc-en-ciel, l’UFDG et l’UFR déjà mis sous observation, puissent être en règle d’ici au 31 janvier 2025.
Face à cette situation, de nombreux observateurs avisés estiment qu’il serait judicieux pour le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation de prolonger le délai de trois mois supplémentaires. Cela permettrait à ces formations politiques de régulariser leur situation et d’éviter des sanctions qui pourraient compromettre le dialogue national inclusif. En effet, il serait paradoxal que, dans un contexte où le Premier ministre Amadou Oury Bah et la structure de médiation dirigée par le docteur Sékou Kouréissy Condé appellent au dialogue entre le gouvernement et les partis politiques, les principaux partis se retrouvent exclus de ce processus à cause de leur non-conformité administrative.
Accorder un délai supplémentaire de trois mois offrirait une opportunité précieuse pour que ce dialogue puisse se tenir dans des conditions optimales, permettant d’examiner ensemble la situation nationale après la fin de la Transition, intervenue le 31 décembre 2024, selon l’accord dynamique conclu entre le gouvernement et la CEDEAO. Écarter à ce stade les trois principaux partis politiques de Guinée reviendrait à exclure de la concertation nationale près de 90% des électeurs potentiels, si l’on se réfère aux résultats des dernières élections. Il ne faut surtout pas se voiler la face : il serait illusoire de penser qu’un dialogue ou une élection puisse être crédible sans la participation de ces trois grandes formations politiques.
Il appartient au ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (photo à gauche), en charge des Libertés publiques, d’agir avec pragmatisme et lucidité pour garantir un dialogue national véritablement inclusif, indispensable pour préparer les prochaines consultations électorales. Un délai de trois mois supplémentaire n’est pas excessif, et il offrirait à tous les partis sérieux l’occasion de se conformer aux exigences.
Si certains choisissent de ne pas se mettre en règle, ils devront en assumer pleinement les conséquences, et tant pis pour eux. Toutefois, il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin, mais faire preuve de réalisme politique et revoir les méthodes employées. Les populations ne sont plus forcément prêtes à sacrifier leur vie pour un changement au profit de qui que ce soit. Ce sacrifice ultime est devenu une exigence trop lourde. Mais je peux me trompe.

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