Le Football guinéen face aux fossoyeurs de passion nationale!
La situation du championnat guinéen de football, encore une fois dans l’impasse, est une illustration flagrante de l’inefficacité chronique des institutions sportives et de la myopie de nos autorités compétentes. Alors que les terrains devraient vibrer sous les acclamations des supporters et nourrir la passion de tout un peuple, c’est l’inertie, les conflits d’intérêts, et l’incompétence qui tiennent lieu de feuille de route.
Les 12 clubs de la Ligue 1 sont à bout. Sans subventions, ils ne peuvent ni recruter, ni payer leurs joueurs, encore moins préparer une saison compétitive. Ces arriérés de subventions, censées être le moteur de notre football, demeurent impayés par des autorités sportives qui semblent sourdes aux cris de détresse des clubs. Cette situation, loin d’être une surprise, reflète un dysfonctionnement systémique devenu la norme.
À la tête de cette débâcle, Bouba Sampil, président de la Fédération Guinéenne de Football, est tristement silencieux face à cette crise. Où sont les stratégies novatrices et les partenariats durables pour dynamiser notre football ? Sous sa direction, la Fédération s’est transformée en un symbole d’immobilisme, incapable de proposer une vision claire pour sortir notre football de l’impasse.
La résiliation du contrat de sponsoring par Guicopress, l’entreprise de KPC, est un autre coup dur pour le championnat. Si cette décision est motivée par des manquements aux obligations, elle met en lumière une gestion défaillante, un manque de professionnalisme, et l’absence totale de transparence. Comment peut-on prétendre gérer un championnat national quand on est incapable de respecter les termes d’un contrat ?
Ce chaos a un coût humain. Chaque jour sans championnat est un jour où les jeunes talents de la Guinée voient leurs rêves s’éloigner. Des joueurs prometteurs, contraints à l’exil ou à l’abandon de leur carrière faute de compétitions, alors que nos voisins, comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, investissent massivement dans leurs ligues nationales pour bâtir des générations victorieuses.
Il est grand temps de mettre un terme à cette farce. Les autorités de tutelle doivent comprendre qu’elles jouent avec l’avenir du football guinéen, mais aussi avec la fierté nationale. Des réformes profondes sont nécessaires pour assurer une gestion rigoureuse et professionnelle du championnat.
Le désordre qui gangrène notre championnat de football est un reflet fidèle des maux plus larges qui minent notre pays : corruption, amateurisme, et manque de vision. Mais le football, sport roi en Guinée, peut aussi être une formidable opportunité de rassembler, de réformer et d’inspirer. Il est temps que les dirigeants prennent leurs responsabilités ou cèdent la place à des visionnaires capables de relever ce défi.
Nous, journalistes, supporters et citoyens etc, ne pouvons plus rester silencieux. Le football guinéen mérite mieux. La jeunesse guinéenne mérite mieux. Et la Guinée, pays de champions et de passionnés, mérite un football à la hauteur de son potentiel.
Réveillons nous, avant qu’il ne soit trop tard!
Ibrahima sory keita
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