Le passager indésirable de l’absurde !
Il m’arrive souvent d’avoir cette envie irrépressible de quitter le pays, histoire d’échapper à certaines escalades d’absurdité qui dépassent l’entendement. Mais, à chaque fois que je franchis les portes de l’aéroport, une question me hante : le pays pourrait-il vraiment survivre sans moi ?
Une fois, pourtant, j’avais franchi ce cap. Confortablement installé dans un avion, déjà en plein vol, j’ai commencé à gamberger. Une sueur froide m’a envahi : et si, en mon absence, le pays tombait définitivement entre les griffes de cette éternelle racaille politique ? Cette pensée insoutenable m’a poussé à l’action. J’ai donc exigé du pilote qu’il effectue un demi-tour d’urgence pour me ramener à l’aéroport. Pourquoi ? Parce que si je venais à disparaître, les médiocres s’empresseraient de crier victoire.
Alors, me voilà, de retour sur le front. Non pas par envie, mais par devoir : empêcher cette canaille d’hypothéquer l’avenir de la nouvelle génération ; d’inoculer le virus de la déperdition à nos enfants. Comme le dit si bien une sagesse africaine : « Quand un chien avale des noyaux durs, soyez sûrs qu’il fait confiance à son arrière-train pour les évacuer. » Mais ici, la question reste : à quoi peut-on bien faire confiance, quand ce ne sont que des chiens errants qui rôdent autour de l’assiette du peuple ?
Bonne reprise de travail !