Apprendre avant de savoir : atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE !
Commençons par définir le sigle PPTE. Il s’agit des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Autrement dit, c’est le label qu’on donne à un pays en développement dont la dette extérieure est si lourde qu’elle l’écrase comme un éléphant sur une fourmi, ralentissant ainsi sa croissance économique et son développement. L’initiative PPTE, lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale, vise à alléger cette dette afin que ces pays puissent enfin respirer un peu. Mais attention, ce n’est pas gratuit : pour en bénéficier, il faut d’abord se plier aux exigences des grands argentiers en adoptant des réformes économiques et des stratégies de lutte contre la pauvreté. Oui, tout un programme !
Sous la gouvernance du professeur Alpha Condé (2010-2021), en septembre 2012, la Guinée a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE. En clair, après moins de deux ans de « magistère » (quel mot noble !) et après une décennie d’efforts infructueux des gouvernements précédents, la Guinée a enfin coché toutes les cases demandées par le FMI. Le ministre de l’Économie et des Finances, qui a « officié » les performances à l’époque, était Kerfalla Yansané, sur la photo de droite.
Mais au fait, que signifie atteindre ce fameux point d’achèvement de l’initiative PPTE ? En gros, à l’époque, grâce à une gestion vertueuse (oui, c’est comme ça qu’ils disent) menée par le professeur Alpha Condé et son équipe, la Guinée a rempli les conditions imposées par le FMI et la Banque mondiale, telles que : l’adoption de politiques économiques et de réformes structurelles bien ciblées ; la mise en œuvre de programmes de réduction de la pauvreté ; et le respect des indicateurs économiques fixés par nos amis financiers internationaux. Une fois ces objectifs atteints, la Guinée a bénéficié d’une réduction substantielle de 2/3 de sa dette extérieure, à hauteur de 2,1 milliards de dollars (oui, c’est beaucoup de zéros !). Cette bouffée d’air frais a permis de réorienter les ressources vers des secteurs prioritaires comme la santé, l’éducation et les infrastructures, bref, là où ça pique. En bonus, la Guinée a aussi eu accès à des financements extérieurs et des investissements directs étrangers, un luxe qu’elle ne connaissait plus avant ce point d’achèvement. Comme quoi, suivre les règles, ça paie (parfois).
Toutefois, contrairement à ce que beaucoup de Guinéens pensaient à l’époque (les rumeurs vont vite !), atteindre le point d’achèvement ne signifie pas que le pays n’est plus pauvre. Eh non, il ne s’agit pas d’un ticket express vers la prospérité ! Cela veut juste dire qu’on a réussi à réduire la dette à un niveau « supportable » et qu’on a mis en place quelques réformes. C’est un pas en avant, mais la réduction de la dette n’est qu’un outil pour libérer des ressources ; elle ne garantit ni la fin de la pauvreté ni une croissance soutenue à court terme. D’autres efforts et politiques sont encore nécessaires pour transformer cet essai en véritable développement. Ainsi, pour que les avantages se fassent vraiment sentir, une gestion transparente et efficace des ressources reste toujours essentielle, ainsi que la mise en place de politiques inclusives pour réduire durablement la pauvreté (par exemple, avec l’ANIES, l’ANAFIC, etc.).
Seul le ministre actuel de l’Économie et des Finances, Mourant… euh pardon, Mourana Soumah, pourrait aujourd’hui nous dire où en est l’initiative PPTE. Évidemment, à condition qu’il ait tout compris. Ce qui, entre nous, reste à prouver, mais bon… Restons optimistes !
Comme d’habitude, cette petite virgule intitulée « apprendre avant de savoir » est entièrement gratuite et ne nécessite le soutien d’aucune initiative, PPTE ou autre. C’est cadeau !