Journée internationale de la Jeunesse : la jeunesse guinéenne entre clochardisation et déresponsabilisation
La vocation première de l’école est d’éduquer et de former les individus, en leur transmettant des connaissances, des compétences et des valeurs nécessaires pour leur développement intellectuel, social et moral. Comment peut-on espérer préparer les jeunes Guinéens à participer activement à la société, à développer leur esprit critique, et à les aider à devenir des citoyens responsables et autonomes si notre système éducatif rime avec déliquescence et déshérence ?
C’est à se demander si une telle situation n’est pas entretenue à dessein de manière à clochardiser et à déresponsabiliser la jeunesse Guinéenne.
En effet, un jeune mal formé, sans métier et condamné à un chômage endémique, n’est pas qu’une proie facile, mais un gibier bien commode dont se délecteront avec cupidité des politiciens écervelés et anti-républicains.
Comment est-il possible qu’un jeune qui manque presque de tout s’engage à faire la promotion de cadres véreux qui se foutent éperdument de ce qui adviendra de son avenir ? La jeunesse guinéenne doit se réveiller, elle ne doit plus servir de relais à ces militaires et politiciens corrompus dont l’unique terreau fertile est l’instrumentalisation ethnique.
Je le dis souvent et je ne cesserai jamais de le répéter, la Guinée de notre rêve, cette Guinée unie, travailleuse, solidaire et heureuse, passera inéluctablement par une jeunesse responsable et une justice fiable et équitable, soucieuse de l’État de droit.
Comment construire des routes, des écoles, des structures sanitaires, des complexes sportifs, des centres de loisir et améliorer les conditions de vie et d’existence de nos compatriotes si les deniers publics sont accaparés, si le contribuable est pillé en toute impunité par les tenants du pouvoir et leurs complices qui ont juré de tout saborder pour satisfaire leur égo surdimensionné ?
Les Guinéens doivent être sans pitié dans la lutte contre ces prédateurs devenus experts dans la corruption, l’enrichissement illicite, les fraudes fiscales et que sais-je encore ?
Jeunes de Guinée :
– Pendant que tu applaudis Bah Oury, Ousmane Gaoual et Amara Camara à cause des miettes et par le biais de la manipulation ethnique, leurs enfants étudient sur ton dos dans les grandes universités européennes et américaines.
– Pendant que tu es complaisant vis-à-vis de Djiba Diakité, Mory Condé et Aboubacar Sidiki Camara devenus des milliardaires en si peu de temps grâce à l’argent public, une de tes sœurs ou un de tes frères est en train de mourir dans un hôpital ou un poste de santé soit à cause des ordonnances impayées soit parce que les médecins sont peu qualifiés ou tout simplement parce que les médicaments sont si chers et inaccessibles ou les structures sanitaires exsangues.
– Pendant que tu végètes dans la misère et la précarité, tes << Faux Grands >> disposent de dizaines de villas, des entreprises, des actions, et des comptes bancaires plein à craquer et la plupart tapis dans l’ombre.
– Pendant que tu défends Mamadi Doumbouya et ses sbires, tes parents crèvent dans la précarité économique et sociale malgré toutes les richesses dont dispose le pays presque réduit en lambeaux avec l’enrichissement insolent et extravagant de la junte durant ces trois dernières années en Guinée.
Le 12 août, journée internationale de la jeunesse, est une occasion privilégiée pour faire le point de la situation du pays et de sa jeunesse dans le but d’exiger des gouvernants une meilleure prise en compte de leurs préoccupations légitimes. Depuis bientôt trois ans, ils sont plus de 29.000 jeunes à quitter le pays pour l’Occident en quête de cet avenir radieux que le CNRD leur a volé. Je pense à tous ceux et toutes celles qui sont morts dans le désert caniculaire et les eaux froides de la méditerranée. Je pense également à nos deux héros Foniké Menguè et Billo Bah kinappés par la junte pour une destination secrète il y a de cela plusieurs semaines. Nul doute qu’ils ont subi les pires atrocités depuis leur enlèvement le 9 juillet 2024.
Le 12 août de cette année coïncide avec la journée ville morte appelée par les leaders des forces vives de Guinée.
Commençons la journée en exigeant la libération immédiate et sans conditions de nos camarades arbitrairement détenus.
Le combat sera rude mais la vérité finira par triompher, car aucune chance ne sera accordée aux putschistes et pillards dans leur volonté manifeste d’instaurer une nouvelle dictature en Guinée.