Condamnation de Dadis et Cie : « c’est un avertissement pour tous les détenteurs de pouvoir », prévient Me Drissa Traoré de la FIDH
CONAKRY-Le verdict rendu dans le dossier du massacre au stade du 28 septembre en 2009, annonce des années de condamnation contre des hauts placés du régime transitoire d’alors. Des peines allant de 10 à 20, voire la réclusion criminelle ont été prononcées contre le capitaine Moussa Dadis Camara, Claude Pivi, Aboubacar Diakité dit Toumba, Marcel Guilavogui, Moussa Tiégboro Camara, Blaise Goumou.
Une décision qui réjouit doublement la Fédération internationale de défense des droits humains (FIDH), partie civile au procès. Joint par Africaguinee.com, peu après le verdict, l’un des dirigeants de cette institution a par la même occasion félicité la justice guinéenne.
“C’est un ouf de soulagement pour les victimes qui attendent depuis presque 15 ans. Et, également, une satisfaction parce que le tribunal a reconnu la culpabilité des auteurs hauts placés de la hiérarchie au moment des faits, dont l’ancien président Moussa Dadis Camara. Ce verdict, cette décision, est en même temps un avertissement pour tous les détenteurs de pouvoir. Il y a à peu près 15 ans en arrière, personne n’aurait imaginé ça en Guinée, à plus forte raison une décision rendue. Cela a été possible grâce à la détermination, à l’abnégation des victimes et des organisations comme l’Ogdh, l’avipa et la Fidh”, a exprimé Me Drissa Traoré, avocat au Barreau de Côte d’Ivoire, et Secrétaire général de la FIDH.
Ce verdict montre également que le cycle de l’impunité qui semblait être la règle en Guinée, d’après notre interlocuteur, est brisé. “Nous espérons en tout cas qu’il n’y aura plus de victimes comme nous l’avons connu le 28 septembre 2009. En tout cas pour nous, ce sont des sentiments de soulagement, de satisfaction et d’espoir”, poursuit Me Traoré.
Renforcer la justice
Pour éviter un 28 septembre « bis », ce membre de la Fidh suggère de donner force à l’appareil judiciaire dans les États.
“Il faut renforcer la justice. Renforcer la justice, c’est le cœur de tout état de droit. Et si la justice est renforcée, elle sera capable de surmonter toutes les difficultés et cela va éviter des coups d’Etat, des guerres (…) Tout pouvoir a une fin”, indique Me Drissa. Il prévient qu’on peut être dans le palais aujourd’hui et “se retrouver en prison demain”. L’avocat s’est réjoui de “l’audace” dont a fait montre le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry, pour requalifier les faits, en crime contre l’humanité.
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com