ATTENTION, UNE TRANSITION PEUT EN CACHER ET ENGAGER UNE AUTRE ( Par Aminata BARRY)

Chers compatriotes,

 

Sur les ondes de RFI le 12 juin 2024, M. Bah Oury, Premier Ministre de la République Guinée a notamment exprimé les points suivants concernant la Transition en cours:

1. De l’intention avérée du Président de la Transition et de son Premier Ministre, d’organiser le Référendum Constitutionnel d’ici la fin de l’année 2024.

2. Que les élections générales s’en suivront à une période ultérieure laquelle sera fixée en fonction « des critères règlementaires et des dispositions budgétaires (…) pour un retour complet à l’Ordre Constitutionnel. »

3. Que la date du retour à l’Ordre Constitutionnel sera déterminée de « manière concertée suivant l’examen du Code Électoral et de la Constitution » qui permettra de définir un échéancier conformément auquel se tiendront les élections.

Cette intervention du PM, permet de croire que le CNRD pourrait introduire une Transition Constitutionnelle d’une certaine durée dans la nouvelle Constitution, comme ce fut le cas à l’Indépendance, ainsi que sous le Comité Militaire de Redressement National (CMRN), après la première prise du Pouvoir par l’Armée.

En effet, il ne faut pas oublier que la Constitution du 2 Octobre 1958 a mis en place une Transition Constitutionnelle de 3 ans, raison pour laquelle la 1ère élection présidentielle de la Guinée Indépendante ne se tiendra qu’en janvier 1961.

Plus tard, ce fut Lansana CONTÉ qui fera voter, en 1991, une Constitution qui met fin au régime militaire conduit par le CMRN, en introduisant cependant une Transition Constitutionnelle de 5 ans, sous l’égide du Comité Transitoire de Redressement National (CTRN).

Par ailleurs, nous devons considérer qu’une fois la nouvelle Constitution votée par Référendum, sa Promulgation abrogera la Charte de la Transition, actuellement en vigueur.

De ce qui précède, il devient, dès à présent, impératif pour « Les Forces Vives de la Nation » de prendre acte de cette éventualité afin de parer à un tel stratagème qui pourrait, potentiellement nourrir d’autres vélléités.

À mon avis, l’une des voies de solution serait pour les « Forces Vives de la Nation »:

1. De se constituer comme telles aux termes des points 3 et 4 du préambule de la Charte de la Transition;

2. Ainsi constituées, d’activer DE PLEIN DROIT les dispositions de l’article 77 de la Charte, en participant à la fixation de la durée de la Transition dans le cadre d’un dialogue avec le CNRD;

3. D’exiger à la table de négociation un délai de Transition fixe, dont la durée sera intangible, contrairement à l’actuel chronogramme qui est dynamique, ce qui en fait un calendrier élastique.

Aminata BARRY
Achevé ce 12 juin 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *