Les forces spéciales en action : de Kaleya à Sèkhoutouréyah, une alternative crédible pour la démocratie et le Développement en République de Guinée.
Les unités spéciales ont toujours fait partie intégrante de l’armée guinéenne, mais c’est en 2018 que la première unité dédiée Groupement des Forces Spéciales est constituée en régiment en Guinée. Composer d’officiers, de sous-officiers et d’hommes du rang sélectionnés parmi l’élite et nantis de qualités physiques, morales et mentales exceptionnelles, les Forces Spéciales est une unité destinée à opérer dans un contexte stratégique pour mener des opérations à haute signification politique ou contre des objectifs d’intérêt majeur. Leur emploi requiert par conséquent un engagement politique et Equiper conséquemment et spécifiquement.
Cette unité est aussi préparée pour pouvoir s’installer dans le dispositif ou sur les arrières pays, en vue d’acquérir et de transmettre le renseignement.
Ce Groupement des Forces spéciales(GFS), une formation organique des Armées, est constituée de personnel formé, entraîné et équipé pour l’acquisition des capacités particulières nécessaires à la conduite d’opérations spéciales. Les soldats des forces spéciales sont: « des soldats qui appartiennent à des unités très bien dotées, ils disposent d’une formation de qualité et jouissent généralement d’une certaine autonomie », explique un spécialiste des questions de Défense.
Découverte par le grand public lors des 60 ans du fête nationale d’indépendance guinéenne en 2018, les forces spéciales ont impressionné des dizaines et milliers de spectateurs le 2 octobre, au cours de leur défilé, au stade du 28 septembre. Une festivité qui a regroupé 11 Chefs États étrangers autour du Président d’alors, le Pr. Alpha Condé.
Ce nouveau corps d’élite, l’unité des forces spéciales, a impressionné ces dizaines de milliers de spectateurs qui étaient présents ce jour au stade. Il a émerveillé le public aussi bien par ses démonstrations, ses pas, son uniforme, sa discipline et surtout par le gabarit imposant de ses éléments. Ce fut des instants d’intense sensation pour le public que dura le passage cadencé et captivant de ces hommes cagoulés aux biceps impressionnants que les Guinéens, dans leur grande majorité, découvrent pour la première fois.
Après cette impressionnante prestation pour le peuple guinéen, les unités des forces, dirigée par lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, un officier breveté de l’école de Guerre, le Président de la transition guinéenne, d’alors commandant a battu le retrait en arrière-pays dans leur camp à Kaleya (Forécariah). Il a maintenu le plein-air du palais du peuple comme son Q.G à Conakry. En cette période, le pays était à l’agonie. Depuis des mois, la Guinée était en proie à de profondes crises politique et économique. La candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat le 18 octobre 2020 avait provoqué avant et après l’élection des mois de tensions qui avaient causé des dizaines de morts dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes. L’élection avait été précédée et suivie par l’arrestation de dizaines d’opposants.
Des institutions des droits de l’homme avaient fustigé une dérive autoritaire observée au cours des dernières années de la présidence Condé, remettant en cause les acquis du début.
- Condé, se félicitait d’avoir fait avancer les droits humains et d’avoir redressé un pays qu’il dit avoir trouvé en ruines.
Face à toutes ces réalités, un groupe de militaires a automatiquement décidé de prendre le destin de la nation en main. C’est le Groupement des Forces Spéciales avec à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya.
Le Groupement des forces spéciales (GFS) a déclaré ce dimanche 05 septembre 2021, dans l’après-midi, leur prise du pouvoir et la création d’un Comité national de rassemblement et de développement (CNRD) pour conduire la transition en Guinée.
C’est après un coup de force réussi et salué de la majorité de la population, que la junte CNRD a pris le contrôle du pays. En fin de l’espoir pour le Peuple guinéen, qui s’est senti libéré des politiques.
Cette prise du pouvoir a été suivie d’une déclaration portant sur la dissolution de la constitution, des institutions, du gouvernement, et sur la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays. Une déclaration qui a fait objet de diffusion sur la télévision nationale, prononcée par le Colonel Mamadi Doumbouya en personne.
Au compte de ce dimanche 5 septembre, plusieurs échanges de tirs entre des éléments du GFS et la Garde présidentielle pendant plusieurs heures ont été enregistrés. Mais les dégâts n’étaient pas considérables comme à l’accoutumée au cour des coup d’Etats.
En début d’après-midi déjà, une vidéo et plusieurs photos de l’arrestation par des militaires circulaient sur les réseaux sociaux.
Le Ministère guinéen de la Défense nationale d’alors avait indiqué dans la journée dans un communiqué officiel que la Garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité loyalistes et républicaines, avait « contenu la menace et repoussé le groupe d’assaillants ».
Dans le pays, les médias locaux rapportaient un climat de calme, méfiance et de joie chez les populations, alors que plusieurs citoyens s’étaient précipité dans la journée pour fermer leur commerce.
Après la confirmation de l’arrestation du Pr. Alpha Condé, joie régnait par tout. Cela était visible dans toutes les rues de Conakry, où l’ambiance régnait. Les sonorisations retentissaient dans les grands rond-point de la Capitale. Histoire de rendre hommage au CNRD et lui faire des louanges.
C’est le vendredi 1er octobre 2021, que le Colonel Mamadi Doumbouya, à la tête du CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement a prêté serment à Conakry, comme président de la transition. Une première en Guinée qui a connu deux coups d’Etat militaires en onze ans.
Abdoul Salam Sylla